
- Les courses autour du monde ont changé pour toujours. L’OGR 2023 est désormais la seule course en équipage à travers les océans du Sud barrée par des humains !
- Translated 9 (ex ADC-Accutrac) est actuellement 4° de la flotte et second en IRC pour la 50e édition de la Cape 2 Rio.
- Pen Duick VI, fraîchement sorti de chantier, a quitté Lorient pour Lanzarote et le départ de la RORC Transatlantic Race.
- Le voilier vendéen l’Esprit d’Équipe, vainqueur de la Whitbread 85, face à Pen Duick VI sur une transatlantique après deux confrontations l’année dernière.
- Un test grandeur nature pour les voiliers fraîchement sortis de refit afin de tester les systèmes et valider les choix techniques.
Le monde des courses de voiliers océaniques extrêmes est un mélange de vitesse, de technologie coûteuse et de pilotes talentueux manipulant des écrans tactiles avec des programmes de routage interfacés par satellite.
Les pilotes automatiques doivent désormais contrôler des voiliers à foils qu’il est difficile de barrer à la main. Les équipages s’accrochent pour cet épuisant voyage. Il y a 50 ans, au départ de la première Whitbread autour du monde, le linge séchait dans le gréement et les copieux dîners d’équipage, assis à table avec un verre de vin, étaient à l’ordre du jour. Les membres de la famille et les amis étaient fiers de barrer eux-même leur voilier, que ce soit dans la plume ou une pétole frustrante. Barrer, c’est ce que vous faisiez. C’est l’image du marin. Celle de la voile ?
Les pilotes automatiques sont le royaume des navigateurs solitaires. Aujourd’hui, il est impossible pour un humain de piloter des avions militaires sophistiqués sans l’aide d’un ordinateur. La voile entre dans cette nouvelle ère. L’homme ne peut que difficilement barrer les derniers voiliers à foils sophistiqués en équipage autour du monde. Les barreurs ne sont plus nécessaires. C’est excitant en soi et nous sommes tous des spectateurs impatients ! La course promet des vitesses époustouflantes et des vidéos en direct épiques depuis des cockpits fermés, à l’image de l’Entreprise qui survole l’univers depuis l’espace.
L’Ocean Globe Race 2023 célèbre le 50e anniversaire de la première Whitbread de 1973. Il s’agit désormais de la seule course autour du monde en équipage, via les mers du sud, où les humains ont encore toute leur place à la barre. Les marins interpréteront également leur propre météo sans ordinateur ni fichier ou positionnement satellite et navigueront au sextant sur des cartes papier. Oui, ce sera plus lent, mais cela signifie simplement plus d’aventures et plus de plaisir ! Il y a une certaine sérénité à écouter de la musique sur cassette lorsque vous vous asseyez pour dîner, un verre de vin à la main, tout en faisant la course dans les mers de Sud !
À huit mois du départ de l’Ocean Globe Race 2023, plusieurs vétérans de la Whitbread sont de retour dans les courses transatlantiques en IRC

Alors que de nombreux participants à l’Ocean Globe Race sont encore dans leur hangar cet hiver, certaines équipes prennent déjà part à des courses transatlantiques emblématiques. Marco Trombetti, propriétaire de Translated 9 a quitté Cape Town le 2 janvier pour sa première transatlantique sur le Swan 65. Pendant ce temps, Lionel Regnier sur L’Esprit d’Équipe et Marie Tabarly sur Pen Duick VI sont à Lanzarote, prêts pour le départ de la RORC Transatlantic Race le 8 janvier, avant une grande boucle atlantique par les Caraïbes !
Translated 9, deuxième de la Cape 2 Rio Race
Dans l’Atlantique sud, Translated 9 participe à sa première grande course en flotte de la 50° édition de la Cape 2 Rio et il fait forte impression : 4° en temps réel et second en IRC dans une flotte mixte de 16 yachts !
Le Swan 65 qui a terminé la Whitbread 77-78 à la 5ème place au classement général sous le nom d’ADC Accutrac aux mains de Clare Francis, la première femme skipper d’un équipage dans une course océanique, a quitté l’Italie cet automne après un important refit, en direction de l’Afrique du Sud avec un équipage mixte de marins professionnels et amateurs.
L’équipage amateur a été sélectionné parmi 1200 candidats par Paul Cayard, légende de la VOR et de la Coupe de l’America, et est encadré par la dynastie italienne de la course au large, Vittorio et Nico Malingri. Ensemble, ils se préparent à vivre l’aventure de leur vie : faire le tour du monde à la manière rétro sur l’un des yachts les plus emblématiques, le Swan 65.
Marco Trombetti, PDG de Translated, armateur et co-skipper sur l’Ocean Globe Race, est également à bord pour la course et se réjouit des progrès de l’équipe jusqu’à présent, après s’être remis d’un mal de mer dans les premiers jours.
Il n’y a pas de meilleur défi pour un équipage aux grandes ambitions que de se tester dans la légendaire Cape 2 Rio Race. Mesurer nos capacités dans une grande course comme celle-ci nous aidera à voir où nous en sommes dans notre préparation, quelles sont nos limites et, surtout, comment nous pousser à aller encore plus loin.
Marco Trombetti


Pen Duick VI et l’Esprit d’Équipe face à face dans la RORC Transatlantic Race
Pendant ce temps, deux autres bateaux OGR ont déjà navigué sur la Whitbread, mais pas en même temps, ni dans la même configuration. Pen Duick VI a participé à la première édition avec Eric Tabarly mais n’a pu terminer, victime de deux démâtages. Dans l’édition 81-82, il s’appelait Euromarché et a couru contre 33 Export, plus tard profondément remanié et optimisé pour la jauge, revenant victorieusement en 1985 avec Lionel Péan sous le nom de l’Esprit d’Équipe et une dernière fois encore dans l’édition 1989 sous le nom de L’Esprit de Liberté.
Les deux voiliers se sont affrontés l’année dernière, notamment dans la Round Ireland Race et la Dhream Cup, avant de retourner en chantier pour un programme chargé en 2023. Après la RORC Transatlantic qui s’élance des îles Canaries le 8 janvier, ils s’engageront dans la RORC Caribbean 600, une classique hivernale en février, où Lionel Régnier sera rejoint à bord par le vainqueur de la Whitbread 1989 Lionel Péan et Frédéric Leclère de l’équipe originelle. Après leur périple dans les Caraïbes, le Team l’Esprit d’Équipe prévoit de rejoindre New York avec Pen Duick VI qui n’y est pas retourné depuis la victoire d’Eric Tabarly dans l’OSTAR 1976, avant de revenir en France au printemps.

Nous avons tout démonté, tout vérifié, changé ce qui devait l’être. La coque, le gréement dormant et l’intérieur ont été refaits. La structure en aluminium a été inspectée et nettoyée. Tout cela a été fait dans le meilleur équilibre possible entre temps, budget et performance. Toute l’équipe est très motivée ! Il nous manque encore nos nouvelles voiles, nous aurons donc une marge de progression à l’avenir, mais nous avons clairement une carte à jouer dans l’Ocean Globe Race !
Marie Tabarly
L’Esprit d’Équipe a fait beaucoup de travaux en début d’année dernière et Lionel Régnier est un skipper expérimenté ayant gagné l’OSTAR et participé à la Route du Rhum en Class 40. Il est également un préparateur averti au mode rétro, ayant préparé le bateau vainqueur de la Golden Globe Race 2018, pour Jean-Luc Van den Heede.

Il y a un très grand savoir-faire en Vendée du fait des nombreuses courses au départ des Sables d’Olonne, comme la GGR, la Mini transat, et bien sûr le Vendée Globe. Cela nous a permis de bien préparer le bateau pour notre deuxième transatlantique sur L’Esprit d’Équipe. Nous avons 9 de nos 13 équipiers de l’OGR 2023 à bord et nous sommes impatients de régater avec la fine fleur mondiale de la course au large.
Lionel Régnier
Test grandeur nature pour les grands voiliers de la flotte OGR, et données importantes pour le temps compensé en IRC
La Transatlantique de 3000 miles de Lanzarote à Grenade est un rendez-vous incontournable du calendrier international et rassemble 20 bateaux, dont la moitié sont français, y compris six Maxi et trois des multicoques océaniques les plus rapides du monde! Elle est parfaite pour tester les bateaux, les systèmes et les équipages OGR sur une longue distance et voir comment ils se comportent en IRC.
Les victoires de Pen Duick VI dans la Dhream Cup dans la catégorie ” grands monocoques ” et dans la Round Britain en IRC1 ont déjà donné une idée de la performance de ces bateaux en IRC dans des conditions variées, tandis que de nombreux certificats et résultats IRC sont disponibles pour les bateaux de série des classes OGR Adventure et Sayula.

L’Ocean Globe Race compte un vaste éventail de yachts de 46 à 73 pieds. Les bateaux s’affrontent dans trois classes distinctes, Adventure, Sayula et Flyer, à la fois pour les “line honors” en temps réel ainsi qu’en temps compensé sous le système IRC. La Whitbread originale de 1973 s’est déroulée sous l’ancien système de handicap IOR et bien que le temps réel et les vainqueurs de chaque classe soient importants, les marins qui suivront l’aventure regarderont pour la plupart, le classement général IRC sur le tracker et la cartographie de la course.
Don McIntyre, fondateur et président de l’OGR